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Les victimes de la Dépakine et l’APESAC demandent l’ouverture d’une information judiciaire
L’association APESAC (Association d’aide aux Parents d’Enfants souffrant du Syndrome de l’Anti-Convulsant) a déposé le 21 septembre 2016 par l’intermédiaire de Me JOSEPH-OUDIN une plainte avec constitution de partie civile afin qu’une information judiciaire soit ouverte et qu’un juge d’instruction soit nommé.
Malgré des plaintes individuelles de plusieurs familles, déposées il y a seize mois pour certaines, à ce jour, aucune date n’a été communiquée concernant une quelconque information judiciaire.
Il est en effet urgent qu’une enquête indépendante soit diligentée pour comprendre comment, pendant près de 50 ans, la Dépakine et ses dérivés ont continué d’être majoritairement prescrits chez des femmes enceintes.
Selon l’APESAC, environ 50 000 enfants ont été touchés soit par le handicap soit par le décès de l’enfant.
La Dépakine est aujourd’hui un scandale de santé publique majeur.
Comme l’a timidement rappelé le rapport de l’IGAS, l’Agence (AFSSAPS puis ANSM) et le Laboratoire ont fait preuve d’une « faible réactivité » pendant des années. Cette carence explique ce nombre très important de victimes.
Avec constance, la firme et les autorités de santé ont refusé de prendre en compte les signaux forts émanant d’une part de la littérature qui dénonçait la tératogénicité depuis 1980, d’autre part des cas de pharmacovigilance.
Voir par exemple le PSUR (Rapport périodique de pharmacovigilance) pour l’année 2007. Ce document montre qu’en 2007, 34 cas d’autisme en lien avec une exposition in utero à la DEPAKINE sont portés à la connaissance du laboratoire qui conserve une position attentiste, se bornant à poursuivre une « surveillance ».
C’est uniquement sous l’impulsion de l’association APESAC qu’une alerte a finalement été donnée dans ce dossier.
L’ampleur et la gravité de ce scandale sanitaire impose qu’une information judiciaire indépendante soit ouverte dans les meilleurs délais afin de faire toute la lumière sur l’ensemble de ces faits et de permettre aux victimes de comprendre comment il a été possible d’arriver à une telle situation dramatique.
Mme La Ministre de la Santé Mme Touraine, Mme la secrétaire d’État chargée des victimes Mme Meadel ainsi que M Le Garde des Sceaux M. Urvoas ont été informés de cette plainte.